samedi 17 janvier 2009

Quelques mots sur le soi


Qu’est-ce que le soi ?

« On confond en général la connaissance de soi avec la connaissance de son moi conscient que l’on tient pour la personnalité. Quiconque dispose tant soi de conscience de son moi conscient croit naturellement, avec la plus grande assurance, se connaître. Or le moi ne connaît que ses propres contenus : il ignore tout de l’inconscient et de ses teneurs. L’individu mesure en général la connaissance qu’il a de lui-même à la moyenne de connaissance de soi qu’il rencontre chez les êtres qui constituent son environnement social, et non aux données psychiques réelles qui pour la plus grande part lui sont cachées. »


Le soi que l’on tend souvent à confondre avec son moi se définit comme la totalité de la psyché. Il renferme le conscient et l’inconscient qui, selon Jung, se complètent l’un l’autre : […] car le conscient et l’inconscient ne s’opposent pas nécessairement, mais se complètent réciproquement, formant à eux deux un ensemble, le Soi. Comme le laisse entendre cette définition, le Soi est une entité « sur-ordonnée » au Moi. Le Soi embrasse non seulement la psyché consciente, mais aussi la psyché inconsciente, et constitue de ce fait pour ainsi dire une personnalité plus ample que nous sommes aussi. (Jung, 1964a, p. 118.)

Cette partie inconsciente du soi fait de l’être humain une entité peu ou mal connue, si bien que chaque personne peut faire une lecture différente d’une seule personne. Dépendamment de qui il est question, on est capable de se donner une image qui n’est pas véritablement sienne. A cet effet, un personnage biblique dit : « Avec les juifs, je me fais juif, et avec les grecs, je me fais grec.» Sous un autre angle, on peut recourir au témoignage de John Bunyan, duquel je tire cet extrait :

« Mes voisins étaient émerveillés de ça, de ma grande conversion d’une impiété prodigieuse à quelquechose comme une bonne vie morale. Ils commencèrent donc à louer, à me recommander, et à dire bien de moi, devant moi et à mon insu… Lorsque je compris que c’étaient leurs paroles et leur opinion à mon égard, ça me plut beaucoup, car bien que je ne fusse encore rien qu’un pauvre hypocrite repeint, j’aimais cependant qu'on parle de moi comme quelqu'un qui était vraiment pieux. J’étais fier de ma piété, et, en vérité, je faisais tout ce que je faisais, soit pour être vu des hommes, soit pour qu’ils parlent en bien de moi.»

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Etre de chair et de sang, contradictoire et passionné, limité dans ses actes et infini dans ses aspirations, je suis un homme. Je sais bien partager le sourire, car je comprends fort bien que ceci ne coûte rien, mais apporte beaucoup. Il enrichit ceux qui le reçoivent sans appauvir ceux qui le donnent.